Interview de Lisa, personne atteinte d'encéphalomyélite myalgique
- Qu’est-ce que la sophrologie t’a apporté au quotidien au niveau de l’EM ?
Cette pratique (combinée avec d’autres telles que la méditation, relaxation, respiration, travail psychothérapeutique…) m’aide à avancer sur l’acceptation de la vie avec la maladie et les sensations qu’elle nous fait subir. Cela m’aide à paniquer un peu moins lorsque j’ai des symptômes, et à vivre avec moins d’anxiété et de culpabilité les moments de grosse fatigue où je ne peux rien faire, et que je ne sais pas comment cela va évoluer, combien de temps ça va durer. Les séances m’aident à apporter le repos dont mon corps et mon esprit ont besoin et qu’ils peinent à trouver normalement. Ce sont des parenthèses où le mental se calme un peu sur les pensées autour de la maladie, et où l’on se sent moins seule en plus, du fait de faire des séances en groupe de malades. C’est aussi une aide pour relâcher les tensions physiques et donc la gestion de la douleur.
- Qu’est-ce que mes retours sur les séances proposées t’ont apporté ?
Cela m'a apporté le fait de réfléchir à ne pas me mettre en difficulté par exemple lorsque je suis déjà anxieuse et que j'ai de l'appréhension sur certaines choses ; à éviter de choisir un événement trop stressant par exemple lors d'une futurisation.
- L’orientation du regard vers le positif t’a apporté quoi ?
Je dirais que ça m'a apporté en partie les capacités que l'on inspire en fin de séance finalement, surtout l'espoir et la confiance. Cela aide à voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Ce n'est pas évident car ce n'est pas une tendance naturelle. Cela permet de se rendre compte de ce qui va bien déjà, de ce qu'on a la chance d'avoir par rapport à ce qui pourrait être mieux. Cela apporte un peu plus de joie et de légèreté dans la vie et cela peut un peu jouer dans notre niveau d'énergie.
- Que peux-tu dire sur la pratique régulière de la sophrologie ?
La pratique est encore récente pour moi, et je ne suis sûrement pas assez régulière pour en apprécier pleinement les bénéfices. Je ne doute pas que s'entraîner permette vraiment d'éduquer ou de rééduquer le cerveau pour emprunter des routes qui sont davantage bénéfiques pour nous, et plus promptes à notre bonheur, à notre confiance, à notre sérénité, notre bien-être et notre apaisement. Je pense -et j'espère- faire l'expérience que ça peut aussi aider à apaiser, ou du moins à gérer la douleur, ainsi qu'avoir un sommeil plus serein et plus facile. Peut-être que pour ces points-là, et d'autres, des séances individuelles pourront davantage m'aider pour cibler mes difficultés et avoir des outils à mettre en place régulièrement de manière personnalisée. Néanmoins je remarque qu’à force de pratiquer, c'est un petit peu plus facile de se mettre dans les séances et de ne pas se laisser embarquer par les ruminations. Ce qui me fait peur c'est de me lasser des séances en en faisant souvent, c'est pour ça que j'aime bien quand il y a de la variété, même si parfois cela peut être rassurant ou intéressant de s'exercer sur la même séance plusieurs fois.
- Qu’as-tu à ajouter ?
C'est très appréciable de pouvoir faire des séances entre personnes souffrant de la même pathologie (et donc pouvant se comprendre), et ayant potentiellement des attentes similaires. Le fait que la personne qui anime les séances de sophrologie soit également atteinte de cette pathologie et la connaisse bien est une chance pour nous, puisqu'elle peut justement comprendre quelles pourraient être nos limitations et nos difficultés, et au contraire ce qui pourrait nous faire du bien. Cela fait du bien d'avoir ces rendez-vous, ils me donnent une bouffée d'air dans un quotidien difficile.
Merci !
